Grand reporter
Ton regard se pose sur les choses du monde
Et tu y mets les mots que ton coeur a saigné
Toi le grand reporter dont la vie vagabonde
Dans les sillons ouverts d'une terre blessée
Tu parles des rêves que font tous les enfants
Quand ils s'endorment nus au fond d'un bidonville
Le ventre si vide qu'il se gonfle pourtant
Alors que le gâchis coule en or sur Deauville
Tu parles de la paix qu'une main assassine
Quelque part aujourd'hui dans un pays lointain
De la rose blessée qu'un artiste dessine
Au canon d'un fusil sur un mur à Berlin
Tu parles d'un été et d'un amour en fuite
Quand la nuit aurait dû être douce déjà
Et toutes ces motos cette course poursuite
Tant la vie s'arrête sous le pont de l'Alma
Tu parles de monstres et des deux soeurs jumelles
Qui se sont rencontrés en un jour de terreur
Dans un baiser brutal étreinte démentielle
Qui mutile à jamais le World Trade Center
Tu parles de cette eau qui envahit la terre
Et du joli prénom donné à l'ouragan
Qui entraine avec lui la mort et la misère
Pour des milliers de gens de Nouvelle-Orléans
Tu parles d'un printemps qui jamais ne s'achève
Et des bourgeons tombés qui ne fleuriront pas
Des mères à genoux que plus rien ne relève
Depuis qu'un jour de sang a endeuillé Derra
Tu parles des choses qui abîment le rêve
Et tes images crues sont là pour témoigner
Tu coures le monde partout là où tout crève
Et verrons-nous un jour ces horreurs s'éloigner
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