La pêche à pied
La mer, pourtant souveraine,
Vaincue, libère ses rochers
Devant la marée humaine,
Qui s’avance, puissamment armée.
En conquérants, ils s’élancent,
Triomphants, les armes à la main,
Savourant, à l’avance,
L’ivresse d’un prochain festin.
Ils griffent, ils soulèvent et creusent,
Enlèvent à la mer éventrée,
Des trésors de vie précieuse,
Des richesses aux saveurs salées.
Pliés en deux dans leur chasse,
Ils oublient tout, ils sont heureux,
Ils en oublient même la menace...
La mer n’oublie pas les envieux.
Elle est là, elle guette, elle attend
Toujours le moment importun
Pour reprendre, puissamment,
La place perdue le matin.
Certains ne voient pas le danger
Quand d’autres battent en retraite...
Aux bancs de sable et ses rochers,
La mer revient, rien ne l’arrête.
La mer reprend vite ses droits
Devant la marée humaine
Qui recule, s’éloigne déjà
Chargée de bourriches pleines.
A toi les huîtres et les couteaux,
A moi les moules, les palourdes,
A lui les coques et bigorneaux,
A eux les panières lourdes.
Ils repartent, fortune faite,
Qui a perdu...qui a gagné...
iIs referont d’autres conquêtes,
D’autres communions partagées.
Ils reviendront, se promettent,
Aux prochaines grandes marées
Pour ensemble, faire la fête
Et revivre la pêche à pied.
(extrait d' Il est le temps d'aimer... )
photo prise à Damgan (Morbihan)
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(voir colonne à droite dans " poème en vidéo")
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