Le vieil homme et l'enfant
Regarde petit, le temps qui passe
Sur mon visage, il est gravé,
Tu peux y voir encore la trace
De toutes mes années passées.
Tu vois petit, le temps qui passe,
Pour moi, il passe plus vite qu’avant,
Quand toi tu vas encore en classe,
Moi, je me souviens et j’attends.
Regarde petit, tu vois mes veines,
Elles sont saillantes sur mes mains,
Elles ont vécu toutes mes peines,
Se sont gonflées de mes chagrins.
Les tiennes sont encore si bleues
Que coule le sang de l’innocence,
Elles ont la couleur de mes yeux
Et n’ont jamais connu souffrances.
Tu vois petit, pour t’écouter,
Si je me penche un peu vers toi,
Ce n’est pas que je vais tomber,
C’est que tu parles un peu trop bas.
Hausse le ton, ça impressionne
Et fais le mâle, de surcroit,
Fais que ta vie te passionne,
Que l’on entende toujours ta voix.
Regarde petit, mon pas hésite,
C’est que j’ai du mal à marcher,
A quoi ça sert d’aller trop vite,
Je serais vite rattrapé.
Toi, tu vas courir le monde
Bientôt, il sera à tes pieds,
Je n’en doute pas une seconde,
Toi seul, tu peux y arriver.
Regarde petit, tu vois je tremble,
Ce n’est pas parce que j’ai froid,
C’est simplement que tu ressembles
Au gamin qu’ j’étais autrefois.
Laisse donc ta main dans la mienne,
Moi, je veux la garder longtemps
Sur le chemin qui nous emmène
Au beau pays des rêves blancs.
Regarde petit, vois mes cheveux,
Ils ont la couleur de l’hiver
Quand la neige, devant tes yeux,
Le paysage, à recouvert.
Toi, tu es encore au printemps,
Les saisons seront longues pour toi,
Profites-en, prend tout ton temps,
Ta vie est encore devant toi.
Sur l’hôtel du sacrifice,
Un jour j’irai m’y allonger,
Et le bon dieu, tout bénéfice,
Me prendra sans rien partager.
Mais aujourd’hui j’ai autre chose
A faire que de me lamenter,
T’offrir ne serait-ce qu’une rose,
Pour ton amour qui m’est donné.
Tu sais petit, le temps qui passe
Fera de toi bientôt un grand.
Moi, je resterai à ma place,
Celle d’un papi pour les enfants.
Mais dans mon cœur tant qu’il battra
Tu y seras toujours présent,
Ta place en lui est celle d’un roi
Même si tu as juste sept ans.
à Baptiste, mon petit fils ...
( extrait d' Il est le temps des roses... )
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