Moche journée
A l’aube d’une journée nouvelle
Mes rêves se sont effacés
Pour laisser place à une nouvelle
Et douloureuse réalité.
Je vivais dans un monde magique
Où l’homme était un enfant roi
Entouré d’une cour féerique
Et où l’amour dictait sa loi.
Ici jamais de pleurs, de larmes
Mais que des rires enfantins
Il n’y a même pas d’gendarmes
Ici, on est entre copains.
Je m’suis levé du pied gauche
Ce n’était déjà pas malin
Et qu’le temps était bien moche
Crachin et vent, un temps de chien.
Il fallait que j’ me prépare
Pour être à l’heure au boulot,
Mais d’cette vie de barbare
J’en avais déjà plein le dos.
Retrouver mes dossiers pourris
Je n’étais pas vraiment pressé,
Je n’avais qu’une seule envie,
C’était d’aller me recoucher.
De pouvoir reprendre mes rêves
Là où je les avais laissés,
Dans c’monde où y’a pas de grèves
Et pas de patrons à botter.
Quand j’suis arrivé au bureau
J’étais un p’tit peu en retard
A peine enlevé mon manteau
Qu’on m’payait déjà un costard.
Il a fallut faire bonne figure
Et sourire a qui en veut
Moche vie, toujours si dure
Et tout ça pour gagner si peu.
Dieu que la journée fut longue,
Vivement le retour chez moi,
Pouvoir enfin mettre mes tongs
Et siroter un pastaga.
A peine rentré, j’étais trop mort,
Car trop bosser, ça tue l’homme,
Que j’ai pris un café si fort
Et m’suis allongé pour un somme.
J’ai essayé de m’assoupir
Mais rien à faire, c’était foutu,
Comme pas moyen de m’endormir,
Alors j’ai fait du sudoku.
Mais j’étais vraiment trop crevé
J’pouvais même pas tenir l’stylo
Alors je me suis relevé
Et j’ai ouvert mon vieux frigo.
Mais le pauv’vieux était bien vide
Comme l’était ma tête à ct’heur-là
Quelle moche journée, quel bide
En tous points, c’était la cata.
J’crois bien c’était la déprime
Qui allait bientôt m’achever,
Quand t’es arrivée, sublime,
Toi ma muse, pour me sauver.
Tu m’as ramené dans le monde
Que j’aurais jamais dû quitter,
Là ou les enfants font la ronde
Sur des chansons d’amour, sucrées.
…
Le docteur va passer me voir
Parait que j’délirais très fort,
J’étais tombé dans le couloir,
On dit qu’on m’a même cru mort.
J’étais simplement dans mon rêve,
Au pays des hommes heureux,
Là ou les journées s’achèvent
Avec des soleils dans les yeux.
( extrait d'Il est le temps des roses... )
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