Où sont mes rêves
Au-delà des nuages
Est un monde inconnu
Où se trouvent, en cage
Tous mes rêves perdus.
C’est le vent de l’hiver
Qui me l’a raconté
Quand chargé de mystères
Il s’est mis à souffler...
« J’étais monté si haut
Que mon souffle puissant
Chassa l’épais rideau
Des gros nuages blancs.
C’est alors que je vis
Caché au fond des nues,
Aussi grand qu’un pays
Un endroit défendu.
Un panneau indiquait,
Défense d’entrer au vent,
Défense de chasser
Les rêves des enfants.
Ils étaient parqués là,
Gardés par des éclairs,
Des astres sans éclats,
Des nuages de poussière.
Je n’ai pas pu les voir,
Mais les ai entendus
Dire tous leurs espoirs
De t’être un jour, rendus... »
Puis le vent est parti
Tourbillonner plus loin,
Me laissant dans ma nuit,
Seul avec mes chagrins...
...
Tout au fond de la mer
Est un monde inconnu
Où sont tenus, aux fers,
Mes rêves disparus.
C’est une déferlante
Qui me l’a raconté
Quand sa colère, latente,
S’est un jour déchaînée...
« Je suis venue de loin
Et même du plus profond,
Entraînant les dauphins
Et plein d’autres poissons.
J’ai entendu un chant,
Etait-ce des sirènes ?
Ca venait du néant
Avec un bruit de chaines.
C’est alors que je vis,
Au fond de l’océan,
Des rêves accroupis,
Pleurant comme des enfants.
Ils étaient gardés là,
Par des crabes géants,
Des monstres au sang froid,
Armés de longues dents.
Je ne pouvais rien faire,
Je ne le pouvais pas,
C’est ainsi quand la mer
Veut garder tous ses droits...»
Puis la déferlante,
Reprenant sa colère,
Est repartie, vaillante
Se fondre dans la mer...
...
Tout en haut des montagnes
Est un monde inconnu
Qui enferme, au bagne,
Les rêves que je n’ai plus.
C’est la neige éternelle
Qui me l’a raconté
Quand elle se faisait belle
Dans sa robe de mariée...
« Je suis venue m’étendre
Sur les plus hauts sommets
C’était pour mieux comprendre
Tout ce qu’il m’arrivait.
Je suis partie de l’eau
D’une belle déferlante,
Pour arriver là-haut
Près des étoiles filantes.
Lorsque le vent trop froid,
Par un grand sortilège,
En soufflant fort sur moi,
M’a fait tomber en neige.
Et c’est là que j’ai vu,
Au fond d’une crevasse,
Les rêves que tu n’as plus,
Prisonniers de la glace.
Je peux les conserver
Tant que tu le voudras
Et te les redonner
Lorsque tu rêveras...»
Alors tout doucement,
La neige s’est allongée
Sur mes rêves d’antan
Pour mieux les protéger.
Aujourd’hui, en dormant,
Si jamais je souris,
C’est qu’un rêve d’enfant
Est venu dans ma nuit...
( extrait d' Il est le temps d'aimer... )
L'auteur parle...
il y a encore une part de mon enfance dans ce poème...une partie qui me revient sans cesse à l'esprit...
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