Premier émoi
Tu es entrée dans mon jardin,
J’avais vingt ans, peut-être moins,
Et mon regard, tout innocence,
S’est ébloui de ta présence.
Tu avais l’éclat de la rose
Et le parfum de mille choses,
Et j’ai compris, en te voyant,
Que je n’étais plus un enfant.
Je ferme les yeux,
Mon coeur chavire,
Je suis heureux,
Même sans rien dire,
Je me sens gauche
Et maladroit,
Timide et moche,
Je reste sans voix,
Je voudrais faire
Le premier pas,
Je joue le fier
Et les gros bras,
Je n’arrive pas
À me bouger,
Je reste là
Penaud, planté.
Tu es entrée dans mon royaume,
Celui des rêves et des fantômes,
Pour les bousculer d’un sourire,
M’ouvrir les yeux et les faire fuir
Et, comme par enchantement,
Mon tout premier balbutiement,
Fut de te dire « le bonjour ».
C’était mon premier mot d’amour.
J’étais en peine,
Ca se voyait,
J’avais la haine,
J’aurais pleuré
De ne pouvoir
Trouver les mots,
De ne savoir,
J’étais bien sot,
Pour moi c’était
La première fois
Qu’on me faisait
Ce cadeau-là,
De cette fleur
Dans mon jardin,
Et puis d’un coeur
Contre le mien.
Tu es entrée dans ma maison,
Pour y chasser ma déraison.
Je connu mon premier émoi
Quand tu t’es approchée de moi
Et que, sur la pointe des pieds,
Tu es venue poser baiser,
Tendrement, sur ma joue en feu.
Je crois que j’ai fermé les yeux.
Mon coeur s’emballe,
La tête me tourne,
Est-ce normal,
Je me détourne,
Mais tu es là,
Tu me souris,
Oui, c’est bien toi,
Fleur de ma vie.
Je tends la main,
Tu tends la tienne,
On se rejoint
Et tu es mienne
Quand enfin j’ose,
Éperdument,
Offrir la rose
A tes vingt ans.
Tu es entrée dans mes poèmes
Te cacher derrière mes «je t’aime»
Et faire chanter, pour toujours,
Mes mots qui parlent de l’amour.
Tu es la fleur de mon jardin,
La rose rouge de mes matins
Qui me rappelle, chaque fois,
Le frisson du premier émoi.
( extrait d'Il est le temps des roses... )
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